Les messages et leçons du récit

Je n’ai volontairement pas voulu donner de dates dans mon récit. A la fin, le lecteur comprend que l’histoire est futuriste. Manifestement, une grande catastrophe a eu lieu. Les quelques survivants vivent comme vécurent nos ancêtres lointains : les chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire. La catastrophe est déjà ancienne, car aucun des personnages n’en a le souvenir. Ils ne divisent pas le temps comme nous le faisons, en heures, en minutes. Manifestement, ce savoir s’est perdu.

J’avais imaginé que le récit se passait dans les années 2900, et que la catastrophe avait eu lieu dans les années 2050 : une explosion de Yellow Stone formant un immense cratère au cœur du continent américain, suivie de nombreux raz de marée et tsunami qui engloutirent et détruisirent les grandes villes côtières, bien que des bâtiments restent debout ou visibles. Lorsque les eaux s’apaisèrent, la région de New York resta en partie émergée, le niveau des océans étant plus élevé, ce qui forma un immense marais enserrant les ruines des buildings.
Lorsque les deux héros découvrent l’antre de Kÿs, ils pénètrent en réalité dans une chambre fortifiée appartenant à un collectionneur passionné de Batman.
Niw et Prist ne savent rien de tout cela. Ils ne comprennent pas ce qu’ils voient et qui les fascine. De tels dessins, où on voit une forme humanoïde qui vole, dans un tel endroit étrange, ne peuvent pour eux que représenter une puissance surnaturelle : un dieu.

Première leçon à tirer : L’humain a tendance à donner le nom de « dieu » à ce qu’il ne comprend pas, mais qui lui semble extraordinaire (C’est-à-dire sortant de son cercle de connaissances).

Deuxième leçon à tirer : L’histoire du peuple de Prist nous montre que l’être humain a tendance à faire des raccourcis réducteurs. Après avoir emporté l’image, ils réussissent une bonne chasse. Ils constatent : L’image de l’homme volant a provoqué une bonne chasse. Quelques jours plus tard, la situation se reproduit. Automatiquement, le raccourci est fait : « c’est parce que nous honorons ce dieu que nous avons de la chance. »
A partir de ce moment, porté par une foi inébranlable, les pensées du groupe, tourné vers l’idée qu’il est protégé et chanceux, vont faire qu’effectivement, des événements positifs et agréables vont se présenter à eux, car la pensée est créatrice, et l’est plus encore quand plusieurs individus s’associent.

Troisième leçon à tirer, liée à la deuxième : Quand un groupe, ou même un individu est porté par une expérience qu’il a faite, et qu’il a associée à une croyance, il est capable, par l’énergie de persuasion qu’il dégage, d’amener d’autres personnes à adhérer à cette croyance. C’est ce que fait Prist avec le peuple des Dantas.

Quatrième leçon à tirer : lorsqu’une civilisation est entièrement détruite, ceux qui en retrouvent les vestiges des siècles plus tard INTERPRETENT à la lumière de leur propre conception du monde ce qu’ils découvrent. C’est ce que fait le peuple de Prist en voyant des représentations de Batman qui vole dans le ciel.

Cinquième leçon à tirer : la culture d’un peuple, et ses croyances en particulier, reposent très fréquemment sur des interprétations, et non sur des faits réels.

A cette nouvelle Lumière, ne pensez-vous pas qu’il soit possible, probable, cohérent… que tout ceci se soit déjà déroulé dans un passé Lointain ?
Et si, il y a des milliers d’années, une catastrophe majeure avait détruit la civilisation existant sur Terre à l’époque ? Et si, tout comme Niw, les quelques survivants, au fil des générations, en avait perdu le souvenir ? Et si, en retrouvant certains vestiges, ils les avaient interprétés à la Lumière de leur propre vision du monde, celles d’hommes retournés à l’état « sauvage » ?

Je pressens ce que vous allez me dire : « Mais oui, il y a eu le déluge ! Tous les grands mythes de l’Humanité en parlent. »
Je vous répondrai. « Oui ! Mille fois oui ! Il y a eu le déluge. MAIS celui dont parlent tous les grands mythes n’est que le dernier déluge. Il eut lieu il y a environ 5000 ans, et il ne fut pas le plus destructeur, il fut même plutôt localisé à la région du Proche-Orient. Dans un passé lointain bien plus ancien, il y eut de façon régulière des catastrophes, et une d’entre elles fut assez destructrice que pour faire disparaitre la plupart des traces des civilisations peuplant la Terre. La plupart ! Pas toutes !

messages et lecons

Post précédent | Post suivant